Assemblée régionale de coopération du Genevois français : un territoire en mouvement

Assemblée régionale de coopération du Genevois français : un territoire en mouvement

15.03.2017 | 0 commentaires

Créé en 2004, l’ARC regroupe les collectivités du Genevois français. L’objectif de l’association était alors de parler d’une seule voix face à Genève. Devenu syndicat mixte en 2010, l’ARC compte désormais près de 400 000 habitants et 115 000 emplois. Aujourd’hui l’ARC se transforme en Pôle métropolitain. L’occasion de revenir, avec son Président Jean DENAIS, sur les motivations de cette nouvelle évolution institutionnelle du territoire.

Jean DENAIS, vous êtes Président de l’ARC depuis 2014, quel bilan tirez-vous à mi-mandat ?

La feuille de route de l’ARC que nous avons définie en début du mandat s’intitule « Un ARC fort pour un Grand Genève fort : vers un Pôle métropolitain ». Elle a été adoptée en octobre 2014. Elle fixe la trajectoire de notre action et relève d’un objectif assumé : transformer l’ARC en Pôle métropolitain ! Aujourd’hui il s’agit de donner corps à notre ambition et de créer le Pôle métropolitain du Genevois français dans les prochaines semaines.

L’ARC a enregistré de nombreuses avancées ces derniers mois : nous avons signé en décembre dernier, avec nos partenaires du Grand Genève, le Projet d’agglomération de 3e génération qui ouvre droit aux cofinancements de la Confédération suisse pour les infrastructures de transport transfrontalières. Une avancée majeure au regard de l’ouverture prochaine du Léman Express, prévue, nous le souhaitons tous, fin 2019, et que vient illustrer le lancement, le 20 février dernier, des travaux de l’extension de la ligne 12 de tramway genevois sur Annemasse. Mais nous avons d’autres motifs de satisfaction au nombre desquels la reconnaissance du Genevois français dans le Contrat de Plan Etat Région comme un territoire métropolitain aux enjeux spécifiques et doté de sa propre enveloppe financière. Dans le domaine de la transition énergétique, l’état a reconnu la mobilisation de notre territoire à travers la labellisation Territoire à Energie Positive (TEPOS). Nous lançons d’ailleurs courant mars une plateforme dédiée à la rénovation énergétique et nous accueillerons en 2018 la tenue des Assises Européennes de la Transition énergétique dans le Grand Genève.

L’ARC est en mouvement constant, pour répondre aux enjeux d’un territoire au contexte transfrontalier spécifique, qui, avec un taux de croissance de 2.1% par an depuis 10 ans, accueille plus de 10 000 habitants supplémentaires par an. Pour l’instant, nous pouvons être fiers des résultats obtenus et le Pôle métropolitain va nous permettre de franchir de nouvelles étapes !

Justement, pourquoi le passage de l’ARC en pôle métropolitain est-il important ?

La création du Pôle métropolitain traduit notre ambition de répondre aux défis majeurs du territoire. Ensemble nous devons parvenir à réaliser les équipements et services nécessaires aux habitants et aux entreprises du Genevois français, pour exister au sein de la vaste Région Auvergne Rhône-Alpes et dans le Grand Genève.
On voit bien que notre démarche s’inscrit dans la suite logique de la loi NOTRe, portant la nouvelle organisation territoriale en France. On assiste clairement à l’émergence de métropoles ou de pôles métropolitains. Notre but est de monter dans le train ! Une récente étude de France Stratégie, largement partagée dans les médias français, constate que le développement économique et l’emploi sont très largement concentrés et développés à partir des grandes aires urbaines organisées. Le Genevois français est une aire métropolitaine cohérente. Nous devons nous saisir des outils institutionnels et opérationnels disponibles pour offrir de nouvelles opportunités de développement à notre territoire et répondre à ses besoins. La création du Pôle métropolitain permettra, au sein de la dynamique transfrontalière du Grand Genève, de renforcer notre capacité d’action dans 3 domaines essentiels : la mobilité ; l’aménagement du territoire et la transition énergétique ; le développement économique.

Le Pôle métropolitain vient renforcer une identité urbaine devenue réalité. Nous devons garantir des politiques publiques adaptées à cette réalité, dans le domaine des transports, de la formation, de l’économie, de l’environnement. Voilà pourquoi la constitution d’un pôle métropolitain est essentielle à notre région franco-valdo-genevoise.

Comment les élus du Genevois français réagissent-ils devant l’avènement du Pôle métropolitain ?

La démarche est largement portée par les élus locaux. L’ARC compte 8 intercommunalités, pour 120 communes. Chaque intercommunalité membre de l’ARC a voté, à l’unanimité ou à une très grande majorité, les statuts du futur Pôle métropolitain : 99% des 376 votants, répartis au sein de 10 assemblées distinctes, ont approuvé la démarche.

L’adhésion dépasse d’ailleurs le seul périmètre du Genevois français : ainsi, la Commission Départementale de la Coopération Intercommunale de la Haute-Savoie a voté largement en faveur du Pôle le 16 décembre dernier. C’est désormais toute la Haute-Savoie qui appuie la volonté des élus du Genevois français de s’organiser et de répondre aux enjeux liés à la dynamique métropolitaine de notre territoire. Conformément au cadre réglementaire, nous attendons, d’ici la fin du mois de mars, les avis des Conseils départementaux de l’Ain et de la Haute-Savoie, ainsi que de la Région Auvergne Rhône-Alpes. Je suis persuadé qu’ils nous accorderont leur confiance. Il est de l’intérêt de tous de voir l’Etat, la Région et les Départements accompagner le Pôle métropolitain du Genevois français, comme est accompagné le Grand Lyon. C’est d’ailleurs, in fine, une condition essentielle de réussite du Grand Genève.

Vous évoquez la coopération transfrontalière : que peut apporter de plus le Pôle à la construction du grand Genève ?

Le Pôle métropolitain sera plus que jamais l’interlocuteur privilégié de Genève. Le renforcement de nos capacités d’impulsion, de coordination et d’actions assurera un développement plus équilibré du Grand Genève, notamment en termes de logements, d’emplois, de mobilité, d’urbanisme, d’environnement et de développement économique. Il s’agit d’obtenir des leviers de partenariat supplémentaires. L’ARC mène actuellement des négociations avec l’ensemble des partenaires, qu’ils soient français ou suisses, pour trouver les solutions de financement et de mise en œuvre pour les infrastructures, services et équipements nécessaires à la population. L’objectif est clair : un Pôle métropolitain fort, pour franchir un palier, impulser de nouvelles actions d’envergure métropolitaine, construire intelligemment le Grand Genève.

Le Pôle métropolitain, une recette magique ?

Evidemment non, c’est le fruit d’une démarche collective et il reste beaucoup de travail, mais avec le Pôle métropolitain, nous nous dotons d’un nouveau modèle de gouvernance, d’aménagement, de développement durable et de solidarité territoriale.

A l’heure où la puissance publique accompagne les phénomènes urbains par des mesures législatives nouvelles, il faut que notre territoire s’inscrive dans les politiques qui feront l’avenir de notre région. Le Pôle métropolitain n’est pas un échelon de plus, c’est la réponse à un besoin. Il doit nous permettre de nous hisser au niveau des enjeux métropolitains et de gravir l’échelle de la réussite.


Le Grand Genève accueillera la 19ème édition des Assises Européennes de la Transition Energétique en 2018

L’organisation des prochaines Assises Européennes de la Transition Energétique, a été attribuée à l’agglomération transfrontalière du Grand Genève pour 2018 !

Créées par la Communauté urbaine de Dunkerque et co-organisées en partenariat avec l’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME), les Assises de l’énergie ont rapidement représenté un rendez-vous incontournable pour les acteurs locaux engagés dans la transition énergétique de leurs territoires.

Ce changement d’envergure marque une volonté d’ouverture et d’échanges avec l’ensemble des territoires qui entreprennent et innovent, mouvement qui s’est amplifié en 2017 à Bordeaux et qui se poursuivra assurément en janvier 2018 dans le Grand Genève ou plus de 3000 personnes seront attendues pendant 3 jours.

Chiffres clés : L’ARC du Genevois français

  • 400 000 habitants (+ 10 000 habitants par an depuis 10 ans, la plus forte croissance démographique de France métropolitaine (+2,1% par an).
  • 115 000 emplois
  • Partie française de l’agglomération transfrontalière d’un million d’habitants, le Grand Genève.
  • 8 membres
    Communautés d'agglomération
    Annemasse Agglo
    Thonon Agglomération

    Communautés de communes
    Arve et Salève
    Faucigny-Glières
    Genevois
    Pays Bellegardien
    Pays de Gex
    Pays Rochois

Article paru dans L’Extension Diamant Alpin N° 58 Printemps 2017

15.03.2017