Page 34 - L'Extension N° 64 / Juin-Juillet 2018
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.économie/interview
Alexandre Catton :
« L’innovation, le moteur
principal pour rester compétitif »
Alors que le salon EPHJ-EPMT-SMT se tient à Genève du 12 au 15 juin, le chef de projet en charge de l’événement, Alexandre Catton,
dresse un état des lieux et des enjeux à venir des métiers de la haute précision.
Le secteur horloger a traversé cette année sur le salon où les stands ou d’émulation. Les entreprises de ces
une période plus délicate ces de certains exposants ont grandi et où filières ont recours à l’interdisciplinarité,
quatre dernières années, quelles il reste peu de place. permettant l’émergence de nouveaux
ont été les conséquences sur les produits. Elles bénéficient des savoir-
entreprises ? Quelle est la situation pour les faire des unes pour les autres. C’est,
Certaines des marques horlogères ou secteurs des medtechs et des entre autres, ce que nous mettons
des sous-traitants ont dû repenser leur microtechniques ? en avant au salon EPHJ-EPMT-SMT
ALEXANDRE CATTON, organisation. D’autres ont malheureu- Les medtechs sont sur un marché por- (http : //ephj.ch/le-salon/). Nous avons
CHEF DE PROJET sement cessé leur activité. Le marché teur, en pleine expansion, qui investit d’ailleurs mis sur pied cette année,
SALON EPHJ- semble aujourd’hui avoir renoué avec énormément dans la recherche et le avec la Fondation Inartis, le Challenge
EPMT-SMT. la croissance. Nous le ressentons bien développement. Les filières micro- Watch Medtech Innovation, notre
techniques sont présentes finalement à objectif restant toujours identique :
tous les niveaux, aussi bien en soutien offrir des opportunités de marché à
qu’en moteur de ces deux filières. Elles nos exposants dans tous les secteurs
utilisent, partagent des savoir-faire et représentés.
s’enrichissent mutuellement, techno-
logiquement parlant. Comment les entreprises
peuvent-elles rester compéti-
Quels sont les enjeux pour les tives ?
années à venir ? Nous avons pu observer, en discu-
Dans le secteur de l’horlogerie, les filières tant avec les exposants, des créations
de distribution et moyens de communi- de groupes. Les exemples d’Acrotec
cation sont amenés à évoluer. C’est sans (Décovi SA, Mimotec, Gasser-Ravussin
doute toute la chaîne de production qui SA, Precipro…) et, plus récemment, de
sera impactée et, de fait, un modèle éco- TEC (TEC Ebauches SA, Prodecor…)
nomique qui va évoluer. Nous avons pu sont significatives. Ces regroupements
par ailleurs observer, édition après édi- permettent l’atteinte d’une masse cri-
tion, que de nombreuses entreprises his- tique, une répartition du risque, appor-
toriquement horlogères se diversifiaient tant aux entreprises un plus grand
et entraient dans le marché des techno- poids dans la recherche de fonds et
logies médicales. L’un des challenges une opportunité de verticalisation à
pour les entreprises actives dans les l’extérieur pour les commanditaires. La
medtechs sera de se conformer à une sous-traitance, bien intégrée dans une
législation et une régulation beaucoup chaîne logistique, est un bon moyen de
plus stricte, changeante et augmentant garder de la compétitivité. La révolution
fortement les coûts jusqu’à la mise sur le industrielle en cours avec l’industrie
marché des produits. 4.0 répond d’ores et déjà à certaines
des problématiques de compétitivité
Quelle est la place de la coo- en réduisant les stocks, en centralisant
pération interentreprises ? et en optimisant la production… Mais
Aujourd’hui, il me semble qu’il dans le fond, l’innovation reste le moteur Photo : © EPHJ- EPMT-SMT
convient de valoriser les savoir- principal pour rester compétitif ! n
faire de chacun et de raisonner
plutôt en termes de synergies Sandra Molloy
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