Page 11 - L'Extension N° 62 / Janvier-Février 2018

Zoom sur l’apprentissage

FRANCE :

UNE IMAGE NÉGATIVE À MODIFIER

ctuellement organisé dans « Dans la région, après deux années tant d’une année de terminale pro en
le cadre du Contrat de de baisse consécutive et en paral- 2016 qui ont répondu à l’enquête Inser-
plan régional de déve- lèle d’une économie globale en crise, tion professionnelle des apprentis (IPA
loppement de la forma- l’apprentissage semble aujourd’hui 2017 : apprentis formés en Auvergne-
Ation et de l’orientation repartir à la hausse et se développe Rhône-Alpes, promotions sorties en
professionnelle, l’apprentissage est dans le supérieur », constate Jocelyne 2016) étaient en emploi sept mois
géré à travers les Comités régionaux Fournier, directrice de la formation à après. La moitié d’entre eux avec un
de l’emploi, de l’orientation et de la la CCI régionale. Malheureusement en contrat durable. Les chiffres montrent
formation professionnelle (CREFOP), France, il souffre encore d’une mau- que l’apprentissage est une voie d’ex-
les partenaires – État, Régions, repré- vaise image. Il n’est pas vraiment pro- cellence vers l’emploi, reste plus qu’à
sentants des salariés et des branches posé aux lycéens des filières générales trouver le bon cheminement vers une
professionnelles – et les acteurs éco- et encore trop souvent vu comme un réforme plus que jamais nécessaire.
nomiques de l’emploi (Pôle emploi, moyen d’insérer les jeunes en difficul- L’État français a d’ailleurs lancé en
Missions locales, CCI…) associés, tés scolaires, contrairement à la Suisse. novembre une concertation nationale
qui travaillent à mettre en cohérence Mais c’est une démarche sur le long avec les partenaires de l’apprentissage
les formations en alternance avec les terme alors que des secteurs souffrent dont les grandes lignes de la réforme à
besoins en compétences des entre- depuis plusieurs années de difficultés à venir devraient être dévoilées à la fin du
prises. Une gouvernance quadripartite, recruter. 75 % des jeunes apprentis sor- premier trimestre 2018. n SM
dont la vice-présidence est assurée
conjointement par un représentant des
organisations syndicales de salariés et TÉMOIGNAGES
par un représentant des organisations
professionnelles d’employeurs. Les
principaux financeurs sont l’État et les
Régions, puis les entreprises via la taxe
d’apprentissage, dont le montant est
calculé sur la base des rémunérations
brutes versées à leurs salariés. Cette
taxe bénéficie aux CFA, Centres de for-
mation des apprentis, pour l’achat ou
la location de matériels pédagogiques, Nicolas Tardivet Régis Matrisciano Magaly Leroy
l’entretien des établissements, une En BTS au CFAI Formavenir et responsable d’activité pour en bac pro au CFAI Formavenir (Thyez)
partie de la rémunération des ensei- apprentis à Amphenol-Socapex (Thyez) Actemium Maintenance vallée de Thyez en alternance à EDF
gnants… Les régions conventionnent « Nous ne sommes que trois « Nous avons redémarré avec « J’ai commencé par passer
et subventionnent leurs CFA respectifs. à venir d’un bac général des apprentis cette année après un CAP en électricité, pensant
sur 22 élèves : l’alternance est une pause. Nous avons mis en m’arrêter là. L’alternance me
VALORISER L’ALTERNANCE rarement proposée dans des place un filtre de sélection au permet de poursuivre mes
Défini comme une priorité régionale filières non-professionnelles. départ très serré et du coup études tout en ayant une
en Auvergne-Rhône-Alpes, l’apprentis- Nous sommes face à de vraies nos apprentis sont très motivés. rémunération. Après, je tenterai
sage est reconnu comme un levier d’in- problématiques, en lien avec Et s’ils conviennent, il y a une peut-être un BTS, sauf s’il
sertion professionnelle chez les jeunes. les professionnels : c’est plus embauche à la clé. » y a une place pour moi à EDF. »
Il faut aller plus loin en la transformant formateur et nous permet
en filière d’excellence et de réussite. d’affiner notre choix de métier. »

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